Bon d’abord je suis trop content, cette œuvre signe mes premières analyses de poème sur ce blog. Et en plus, ce sont de bons poèmes. L’analyse de texte, qui inclut des nouvelles très courtes où des poèmes, c’est mon dada. C’est ce qui m’a fait aimer la littérature (jamais je ne pourrais suffisamment remercier Maupassant, Baudelaire et Ginsberg pour ça) mais assez parler de moi. On n’est pas là pour ça.

Premières impressions

Cette œuvre détient un fil rouge qui a été de nombreuses fois étudié : j’ai nommé la maternité. Elle se dénote tout de même par une certaine originalité. Nous avons ici un dialogue entre la future mère et son futur bébé sur une étendue chronologique partant de l’envie de la conception pour arrivée sur la naissance. Ce qui pour moi est quelque chose de très cohérent. Dialogue d’ailleurs initié principalement par le nouveau-né en devenir.

Je vais vous avouer quel quelques chose. Je n’ai pas d’enfant en soi bien que je vis avec les deux merveilles de ma femme. Je n’ai donc jamais vécu cette expérience qui est celle de la maternité, ne serait-ce que par procuration. J’ai donc, en débutant la lecture de cette œuvre, eu peur de ne pas réussir à m’imprégner des textes. J’ai eu tort, ces poèmes nous emportent au point où j’ai, je pense, réussi à ressentir les émotions que dois vivre une future maman. (après tout, lorsque vous avez lu les contemplations de Victor Hugo. Vous n’aviez pourtant pas vécu, je l’espère pour vous du moins, la même chose que lui.) Et je pense que c’est ce qui rend un-e poète imposant-e.

Avant de partir sur une étude de texte d’un de ses poèmes, je tenais à vous préciser que cette autrice tient un blog ou vous pouvez lui commander des poèmes et retrouver l’intégralité de ses œuvres. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de lire Partir pieds nus. Cette œuvre m’a marqué par sa conception et sa mise en page. Elle est elle aussi excellente, je vous conseille de les découvrir l’une comme l’autre. Je pense sincèrement que si vous aimez la poésie vous ne le regretterez pas.

Étude de texte

Maman quand tu dors, tous droits réservés, Sabrina Léger, 2020

Le texte est ici construit sur un échange entre la mère et l’enfant qu’elle s’apprête à avoir. On peut voir sur presque l’intégralité des vers un pronom, sujet ou adjectif (ici en bleu) rappelant l’intensité de cet échange. Il est omniprésent dans l’œuvre comme dans la vie de la future maman.

Nous avons, lors des vers surlignés en jaune pâle une mise en abîme. Elle nous définit l’envie qu’à l’autrice d’évoluer mutuellement avec l’enfant. « on va pouvoir écrire ». La construction « Une nouvelle page. » Vient appuyer sur le fait que l’enfant viendra bouleverser la vie de sa mère. Et qu’elle-même verra la vie de son-sa fils-lle démarrer par la même occasion.

L’intégralité de la construction ici surlignée en Magenta évoque toute la puissance de l’instant que vit la Maman. La répétition du mot « joie » en accentue son côté positif. Le parallèle entre la première partie des vers « Pour me dire » (v7.) et « Pour te dire » (v11.) renforce la dualitée du dialogue entre les deux protagonistes du poème. Les vers « D’une femme qui porte en elle//Une petite âme belle » (v12/13.) est à double sens. La maman voit son âme embellie par l’enfant qu’elle porte. Et l’enfant qui est un être innocent est donc, lui aussi, pourvu d’une belle âme.

La répétition de l’appellation « Mon bébé » (v1/5/10/14/16) renforce l’idée de tendresse envers l’enfant. Le fait de le retrouver tout au long du texte donne une idée d’omniprésence dans l’existence de la mère. Elle ne cesse de penser à lui. Ce qui rythme le poème autant que sa vie.

Nous avons ici un poème magnifique qui montre tout l’amour et la tendresse que peut éprouver une mère pour son enfant, et ce avant même qu’il ne soit né. Il est là, il interagit avec elle au quotidien. Et je pense sincèrement que c’est l’idée que cherche à évoquer l’autrice lors de ce texte.

La raison pour laquelle je n’ai pas « Daigné » analyser la dernière partie du poème c’est, car vous (oui vous m’avez bien entendu) VOUS allez l’analyser vous-même et nous partager votre avis en commentaire sous cet article où via tweeter en commentaire du post que je ferais pour vous notifier le présent article.

Je n’ai qu’une hâte ce soir, c’est de lire l’analyse que vous ferez de la fin de ce texte. Avec votre accord je rééditerais vendredi cet article afin de publier l’analyse qui a le plus de succès (n’hésitez donc pas à aller lire et donner votre avis sur celle de vos collègues).

Mais dans tous les cas, n’oubliez pas que la littérature, et surtout la poésie ne sont qu’une histoire d’interprétation subjective.

Bonne soirée à vous.

MinInterview

1) Pourquoi avoir écris ce recueil ?

Au départ, j’avais environ 70-80 poèmes sur la maternité qui, je pensais, serait mon premier recueil intitulé « Maternité, mes premiers pas ». J’ai publié ceux qui forment une nouvelle car ça me semblait bien de mettre ces poèmes à part et parce que c’était moins long à mettre en ordre, dans un premier temps ^^

2)Travailles-tu en musique ? Et si oui quel type ?

J’écoute de moins en moins la musique. Ces derniers mois , j’écoute surtout les mélodies ( « Mélodie du bonheur » et « Mélodie des songes » ) composées par un compositeur, dont j’éditerai les partitions dans mon recueil « Partir pieds nus ».

3) Quel est ta muse ?

Tout m’inspire