Premières impressions :
Bon, on tient quelque chose là. Du fantastique non-genre basé dans un monde où cohabitent dans le plus grand secret, être surnaturel et être dit « naturel » (tournée ainsi, cette phrase me donne envie de créer un sujet de philo tiens. « dans un monde où cohabiterais loup-garou, vampire et autre personnage issus de notre imaginaire, y aurait-il certaines espèces d’humanoïdes plus naturels que d’autres ? » Vous avez 4h. Non, sérieusement, j’aimerais votre avis.)

Retournons à nos chauves-souris, j’ai adoré cette nouvelle, car elle est truffée de bienveillance. Car elle sort des sentiers battus et, car elle est rédigée de manière non binaire. Je vous le concède, ce n’est pas quelque chose d’obligatoire pour rendre un récit intéressant. Mais c’est un détail qui, je pense, vaut le coup d’être souligné.
Avant de vous dévoiler mon ressenti sur l’écrit de @Lyralinae je vous invite vivement à aller le lire sur son wattpad ! Il comporte une dizaine de chapitres, 15 000 mots environ, mais ça se lit très vite et de manière fort agréable.
Oh ! Une dernière petite chose ! @Lyralinae est aussi traducteurice/sensitivity reader/relecteurice et bêta lectrice. Iel à un blog et je vous invite à aller voir !
Une autre vision du surnaturel :

On connaît tous les codes et usages du surnaturel, je pense. Les vampires sont de beaux gosses imbus de leurs personnes vivant dans de grands manoirs victoriens et ponctionnant le sang de leurs victimes et tout et tout. Et si l’on bouleversait les codes ? Même si les auteur-trice-s le font de plus en plus et c’est fort agréable. Je n’avais encore jamais lu ce concept. On est ici face à une histoire toute mignonne et pleine de bienveillance qui en quelques chapitres nous plonge dans un univers qui lui est propre. Et quoi de mieux pour se plonger dans un univers que de se retrouver dans un des points cardinaux de celui-ci ? Nous sommes donc transportés dans un centre d’appel et de secours pour personnes ayant des caractéristiques surnaturelles. Le but de ce lieu ? Répondre et conseiller tous-tes ceux-elles qui en ont besoin.
Vous imaginez donc bien toute la bienveillance qui peut ressortir de ce texte. Vous ne vous trompez pas. L’encre de cet écrit contient 99 % de bienveillance pure et 1 % de conservateur, mais ça c’est pour la blague.
L’initiation :
Dans ce récit, on suit deux protagonistes. La directrice de l’agence et son stagiaire, à qui elle a décidé de conter son autobiographie. Concept intéressant mis en place très naturellement par l’autrice. Le tuteur explique ses expériences à son élève. Ça marche à tous les coups. Et encore plus lorsque l’on cherche à dévoiler du lore aux lecteurs-trices sans que ça paraisse lourd. Le récit est centré autour de cette initiation. Tout en y ajoutant le point de vue et les sentiments qu’éprouve quelqu’un à partager son expérience. On ressent cette sensation pour et avec Géraldine. Et c’est ce qui donne toute l’émotion du texte, qui rend cette bienveillance qui émane de lui d’autant plus sincère.
Conclusion :
Pour conclure rapidement avec ce texte. Si vous aimez vous plonger dans un univers qui est aussi bien décrit que fourni. N’hésitez pas à lire et relire les œuvres de @Lyralinae. Vous aurez de quoi vous amuser.

Dans cette période actuellement sombre que subit chacun d’entre nous, vous conviendrez qu’on a besoin de relâcher la pression. De découvrir une certaine légèreté. On n’a pas forcément besoin de grande scène épique. Parfois il vaut mieux un récit truffé de bienveillance et celui-ci en fait partie. Vous entamerez cette nouvelle avec le rictus de quelqu’un de concentré, et vous le conclurez avec le sourire de quelqu’un d’allégé et de ressourcé. Si ce n’est pas une bonne idée ça ?
MinInterview :
1) qu’est-ce qui t’a inspiré. e pour ce récit ?
Les très nombreuses histoires de vampires avec un vampire millénaire qui tombe amoureux d’une jeunette de lycée. Cette uniformité du genre me fatiguait et j’ai désiré apporter une nouveauté, à ma petite échelle. J’ai donc eu l’idée d’une mamie vampire en discutant avec une amie de l’époque. Puis je me suis demandæ ce qu’elle pourrait faire et l’idée d’un numéro d’urgence (c’était l’époque où on parlait beaucoup du numéro pour les violences conjugales) m’est venu et le reste s’est brodé autour petit à petit.
2) Qu’est-ce qui te fait le plus peur lorsque tu écris ?
Ne pas réussir à trouver les bons mots pour exprimer ma pensée. L’écriture n’est pas quelque chose de naturel à la base. Je me souviens désormais que j’ai commencé à écrire pour d’abord m’améliorer en anglais, puis augmenter mon vocabulaire en français. Mais de nombreuses choses me bloquaient. Du coup, j’ai toujours cette peur de savoir exactement ce que je veux décrire, mais de ne pas arriver à transcrire ça en mot.
3) As-tu un conseil à donner aux autres auteur-trice-s qui souhaite écrire de manière non binaire ?
Je pense que la première chose est de se demander pourquoi on veut l’utiliser : est-ce parce que l’un de nos personnages l’est ou tout simplement parce que l’on veut ajouter cette dimension à notre texte ? Il n’y a pas de mauvaises réponses à cette question, mais ça aide. Ensuite, il faut réfléchir à notre lectorat. Veut-on l’accompagner dans la découverte de cette écriture ou faire comme on en a l’habitude quitte à perdre quelques personnes en chemin ? De la même manière, toutes les réponses sont bonnes, cela aide juste à fixer nos objectifs. Et enfin, il faut que ça nous convienne. L’écriture non genræ est en pleine création et il existe énormément de manières de procéder. Tant qu’à faire, autant se diriger vers une méthode qui nous plaît et qui sera plus facile à implémenter. Enfin… Il n’y a pas de question stupide. N’hésitez pas à demander de l’aide à des gens qui ont l’habitude de s’en servir. Plusieurs avis peuvent aider la pensée à s’organiser. Mais, comme pour tout conseil d’écriture que l’on réclame, ce sont des conseils. Si ça ne vous plaît pas, ne le prenez pas.